Vinat
Enseigne de vaisseau de première classe
Enseigne de vaisseau de première classe
État-Major
TROOP 8
Opérateur technique
- 5 Mars 2018
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Les Malgré-nous, alsaciens et mosellans au cœur de l’horreur.
"Alsacien, le front t'appelle"
Après la victoire de la bataille de France par l'Allemagne, les allemands prennent possessions sur le nord de la France, laissant le sud à un état fantoche, la France de Vichy. Dans Mein Kampf, Hitler écrit dès la première page que l'unification des peuples germaniques est une nécessité, non pas pour des raisons économiques mais parce que un même sang doit appartenir à une même patrie. L'Alsace est une région spéciale, faisant partie à l'époque du Saint Empire Romain Germanique et avec son dialecte encore fortement présent aujourd'hui fait que l'Alsace-Moselle est du point de vue de Hitler une région naturellement et culturellement germanique. Le dialecte alsacien en est la preuve, ce dialecte n'est clairement pas un dialecte ayant pour racine le français mais clairement des racines de la langue allemande. Souvent une région ayant pour origine la guerre franco-prussienne et la 1er guerre mondiale, fait qu'aujourd'hui les alsaciens n'aimes pas parler de leur passé.
"Robert Wagner"
Pour une raison simple, encore une fois, Hitler les considéraient comme allemand. Les alsaciens-mosellans se sont retrouvés enrôlé de force dans les différentes instances et régiments de l'armée allemande en général, que se soit dans la Wehrmacht (Heer, Luftwaffe, Kriegsmarine) et dans la Waffen SS. Les alsaciennes n'ont pas été épargné pour autant, on les surnommaient les "Malgré-elles".
Dans un premier temps après la bataille de France, Hitler lance la "Germanisation de l'Alsace", l'homme qui doit gérer cette germanisation est Robert Wagner, ce n'était pas un militaire mais un homme politique qui fut député. Wagner commence la germanisation en interdisant l'usage du français dans cette région, toute personne ne respectant pas cette interdit pouvait être interné dans le camp de redressement à Schirmeck, les rues sont renommées par des noms plus germains, les symboles français disparaissent.
L'enrôlement des alsaciens-mosellans étaient pour le moins dans un premier temps basé sur le volontariat, mais voyant que cela ne marchait pas Wagner mets en place l'enrôlement de force. La plupart des alsaciens et mosellans désertent, alors pour lutter face à ce fléau (du point de vue allemand) il met en place le Sippenhaft, c'est-à-dire un système de représailles sur les familles des déserteurs, ainsi la majorité des enrôlés ne font plus résistance. Mais pour encore dissuader les derniers "résistants" il fait prononcer des peines de morts.
L'Alsace n'a pas été épargné par les "Konzentrationslager", les camps de concentrations, le seul camp est celui du Struthof. Etant alsacien, et habitant pas loin du lieu, j'ai pu visiter le camp ainsi que son mémorial, hélas je n'ai pas les photos personnelles sous la main mais je vous montre une photo que j'ai trouvé sur Google.
"Porte d'entrer du camp"
"Symbole de la divison SS Das Reich, composé majoritairement d'alsaciens et de mosellans"
Ainsi après la guerre les Malgré-nous étaient considérés comme des sympathisants nazi, or comme dit précédemment, il s'agissait exclusivement d'enrôlé de force. C'est ainsi que sur les 134 000 hommes enrôlés, 35 000 y perdent la vie, soit environ un quart.
De nombreuses actions ont été faites pour sauvegarder d'une certaine manière la mémoire de ces soldats mort ainsi que la barbarie nazi, des lieux de commémorations, des stèles, des livres et bandes dessinées ont été faites. Malgré l'eau qui a coulé sous le pont, il n'empêche que ce sujet reste encore très tabou.
J'ai eu dans ma famille, du côté de mon père, mes deux arrières grands-pères enrôlés de force, l'un dans la Wehrmacht (conducteur de camion), l'autre dans la Waffen SS. Mes arrières grands-mères elles ont été forcé d'intégrer les Bund Deutscher Mädel (les jeunesses hitlériennes pour filles), après quoi elles ont travaillées dans les champs et les usines pour le compte de l'Allemagne. Une de mes arrières grands-mères se souvenaient même du passage d'un char Tiger dans le village, malgré cela, ma famille avait quand même héberger des soldats américains dans leur cave.
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C'est ainsi que je termine cette article. Pour plus d'information ou pour d'éventuelle question, n'hésiter pas à me contacter sur TeamSpeak ou mettre un commentaire.
Pour aller plus loin je vous conseille ce documentaire qui est très bien réalisé avec des témoignages :