Il y a 74 Ans jours pour jours.

  • Les spé armes sont obligatoires en multi sauf sur Rust, Shipment, Stash House, Das Haus et Meat.
    Spé arme non applicable sur Warzone, Zombie et CDL.

    Vendredi 19 Avril, Scénario.
    Vendredi 26 Avril, Scénario.

    Vendredi 03 Mai, Scénario.
    Vendredi 10 Mai, RD entre CK sur Quarry
    Vendredi 17 Mai, Scénario.
    Vendredi 24 Mai, Scénario.
    Vendredi 31 Mai, Scénario..

    Vendredi 07 Juin, Scénario sur CoD2 pour le 80e anniversaire du Jour-J.
    Vendredi 14 Juin, Scénario.
    Vendredi 21Juin, Scénario.
    Vendredi 28 Juin, Soirée spécial.

Commando Kieffer

Rédacteur
État-Major
22 Mars 2017
93
65
0
19 Août 1942 - 3 Commandos Havrais, Georges ROPPERT, René TAVERNE et Pierre TANNIOU (photos Musée des Fusiliers Marins) reçoivent le baptême du feu de la Troop 1 lors du raid catastrophe sur Dieppe...

En ce début d’été 1942, Rommel est aux portes d’Alexandrie en Egypte, Les Japonais menacent l’Australie et les Inde, en Union soviétique, les Allemands avancent vers le Caucase et les Russes continuent de subir d’importantes pertes en Homme et en matériel. Le président Roosevelt a promis à Molotov l’ouverture en 1942 du second front. Pressé par les Russes et les Américains, Churchill donne le feu vert pour qu’une nouvelle opération combinée, l'opération Jubilee, soit déclenchée.
Une partie importante des troupes canadiennes stationnées en Grande-Bretagne depuis décembre 1939 formera l’essentiel des effectifs. Ce sont des troupes turbulentes, lasses de séjourner « oversea », sans permissions, un peu surentraînées et ils s’engagent donc dans l’opération avec enthousiasme. Six régiments canadiens, deux commandos et un détachement de la Royal Marine commando participent à l’opération, partant presque tous de Newhaven, dans le Sussex.
Les navires de soutien de la flotte destinée à Dieppe sont les destroyers HMS Calpe, HMS Fernie, HMS Berkeley, HMS Garth, HMS Bleasdale, HMS Albrighton, HMS Brocklesby, Destroyer Slazak, et 4 canonnières. La puissance de feu de ces navires est insuffisante face aux canons de la défense côtière allemande. D'autres navires plus légers sont destinés à appuyer au plus près les troupes débarquées : 8 Landing Craft Support, de soutien appui-feu, 6 Landing Craft Flak chargés de la DCA, et 12 Motor Gun Boats.

La participation française au raid de Dieppe

Des éléments des Fusiliers Marins commando, des chasseurs de sous-marins, des escadrons de chasse du groupe FAFL Ile-de-France et les SAS parachutistes prennent part au raid anglo-canadien sur Dieppe.

Les Chasseurs
Sous le commandement du lieutenant de vaisseau Thibaudeau, les Chasseurs 5 Carentan, 10 Bayonne, 13 Calais, 41 Audierne, 42 Larmor et 43 Lavandou participent à l’escorte des convois de LCT et LCA, les barges qui mènent les hommes à terre. Ils sont chargés d'appuyer du feu de leurs canons les hommes débarqués et canonneront le casino de Dieppe transformé en blockhaus, ainsi que les batteries postées sur les jetées. Ils sont attaqués à plusieurs reprises par des Messerschmidt et le commandant du CH 43 Lavandou, le lieutenant de vaisseau Yves BOJU, réussit à abattre 2 avions pendant le raid. Roland TERRIER, de retour en Grande-Bretagne après le torpillage de l’Alysse, avait été affecté à l’équipage du Lavandou .
A 12h30, les Chasseurs reviennent vers la plage pour remorquer les barges, notamment celles qui ont été endommagées, et repêchent des hommes à la mer.

La 1ère compagnie de fusiliers marins commandos
La 1ère compagnie de fusiliers marins commandos français a 17 mois d’existence en 1942 et attend toujours d’être engagée : Dieppe va être le baptême du feu pour un petit groupe d’entre eux. La représentation française est fournie : un officier des équipages, le lieutenant Francis Vourc’h, trois officiers mariniers et onze quartiers-maîtres et matelots quittent le Pays de Galles pour participer à l’opération.
Divisés en trois groupes, ils doivent renforcer les troupes canadiennes qui attaquent au centre, et deux opérations des commandos britanniques chargés d’attaquer les batteries d’artillerie côtière, notamment celle de Varengeville. Ils ont refusé le port des casques au profit de casquettes et bachis à pompons rouge de la marine française. Les hommes ont également conservé les bandelettes "France" cousues sur l’uniforme.

Le compte-rendu des opérations confiées à la troupe française du Commando n° 10 est principalement tiré du rapport que présenta le 28 août, le lieutenant de vaisseau Philippe Kieffer à l’Amiral Auboyneau, commandant en chef les FNFL :
Premier groupe, avec les Canadiens, au centre
Le lieutenant Francis Vourc’h et six hommes : le second-maître Dumanoir et les matelots fusiliers Simon, Jean, Loverini, Borretini, et Pierre TANNIOU.
Leur objectif était de débarquer face au casino de Dieppe au centre du secteur d’attaque, avec les fusiliers de Mont Royal et la Royal Hamilton Suport du 14e régiment de chars de Calgary. Leur mission était, aussitôt entrés en contact avec la population civile, de les interroger, les rassurer, obtenir des renseignements et patrouiller dans la ville. Leur barge se présenta devant Dieppe dans une flotille en majorité composée de l’Armée canadienne, et accompagnée de chars d’assaut qui devaient frayer le passage devant Dieppe et au centre de la ville. La première vague d’assaut de l’infanterie canadienne débarqua et fut immédiatement prise sous un feu violent. En dépit des pertes subies, le débarquement continua. Les barges de débarquement où se trouvaient la réserve et les troupes françaises reçurent l’ordre de prendre le large et devinrent, à deux milles de la côte, le point de mire incessant de la bataille qui se livrait dans l’air. Ils firent alors des barrages à la mitrailleuse et même au fusil, contre les avions ennemis. Il y eut beaucoup de tués dans les barges mais le groupe français ne subit aucune perte. Vers trois heures de l’après-midi, ils reçurent l’ordre de se retirer, très déçus de n’avoir pu débarquer sur le sol de France.
- Deuxième groupe rattaché au Commando n° 3 à Berneval
Seconds-maîtres de Wandelar et Montailler, quartiers-maîtres César, Errard et Georges ROPERT.
Attaché au commando anglais n° 3, ce groupe a pour mission de faire une opération de débarquement et de démolition à Berneval au Nord de Dieppe. Montailler et César embarquent à bord de la vedette rapide 14 avec des commandos anglais, Georges ROPERT et Errard embarquent sur la 15, et Wandelar sur la 13, avec le PC du commando.
Leur convoi fut attaqué vers 4h40 par des U-boats à quelques milles de la côte puis par les batteries côtières, d’où leur retard à arriver devant le point de débarquement. De ce fait, l’opération du 3e commando fut un demi-échec. Deux tentatives de débarquement échouèrent avec des pertes. La troisième tentative réussit partiellement et l’attaque de la batterie fut opérée par un petit groupe dont un seul français, le sous-maître Wandelaer. Un obus tombé au milieu de la barge 14 lors de la troisième tentative tua Montailler et César. De Wandelaer, Georges ROPERT et Errard purent réembarquer dans l’après-midi.

Citation à l'ordre de la première Compagnie des Fusiliers Marins Commandos : le Quartier-maître fusilier ROPERT Georges et le quartier-maître Errard Jean, de la première Compagnie des Fusiliers Marins Commandos. « Ont fait preuve le 19 août 1942 des plus belles qualités de courage et de cran en prenant part à trois tentatives de débarquement successives à Berneval après que le convoi eût été attaqué par des vedettes allemandes et malgré le feu meurtrier de l'artillerie et des armes automatiques établies à terre ». Cette citation donne droit au port de la Croix de guerre avec étoile de bronze.

Troisième groupe rattaché au Commando n°4 de Lord Lovat
Le 3e groupe comprenait trois hommes rattachés au n° 4 commando animé par le prestigieux Lord Lovat : le sous-maître François Balloche, les quartiers-maitres Rabouhans et René TAVERNE.
Ils mirent pied à terre avec les commandos anglais à 4h45 de l’après-midi devant Varengeville, à 6 km à l’ouest de Dieppe. L’attaque de la batterie de Varengeville semblait impossible, ce fut pourtant un succès complet : ils attaquèrent avec impétuosité, détruisirent les barbelés et, faisant un détour par le ravin, arrivèrent au pied de la falaise. A ce moment avait lieu l’installation d’une batterie de mortiers qui attaqua la batterie côtière allemande, préparant ainsi le chemin à une attaque à la baïonnette. Cette dernière attaque réussit pleinement : tous les hommes de la batterie allemande, sauf 4 prisonniers, furent tués. Le groupe français entra immédiatement en contact avec les civils, Rabouhans et TAVERNE assurant un rôle de garde sur la route qui courait en haut de la falaise. Pendant ce temps, François Balloche et la section d’assaut du 4e commando, attaquaient la batterie qui fut complètement détruite.
Le groupe français coupa ensuite la route avec les Anglais à un groupe ennemi qu’il fit prisonnier. Il redescendit ensuite aider au transport des blessés avec les Anglais. Tout le monde rembarqua au prix de 2 officiers et 10 hommes tués, et 70 hommes blessés ou disparus. Les trois français de ce groupe devaient rejoindre sans encombre les appontements de bois de Newhaven le soir et furent félicités par le colonel Lord Lovat.
CITATION à l'ordre des Forces navales Françaises Libres en Grande-Bretagne et en Afrique du Nord : le Quartier-maître fusilier TAVERNE René et le Quartier-maître fusilier Rabouhans Raymond, de la première Compagnie des Fusiliers Marins Commandos. « Ont fait preuve le 19 août 1942 des plus belles qualités de courage et de cran et d’ardeur au combat. Après avoir débarqué à Varengeville avec un groupe allié, ont enlevé avec lui à la baïonnette une batterie ennemie, puis participé à des patrouilles qui ont ramené de nombreux prisonniers".

En début d’après-midi, la situation étant catastrophique, les commandos français reçurent l’ordre de décrocher et de rejoindre les navires. L’existence du commando français fut rendue officielle à la suite du raid sur Dieppe. Les morts de Dieppe permirent de dégager la tactique du débarquement du 6 juin : l’idée d’attaquer en force un port fut abandonnée, celle des ports artificiels devait naître de l’échec de cette reconnaissance en force ; ce ne furent donc pas des morts inutiles.

Source: L odyssée France Libre du Havre .